Cette
œuvre est une vidéo au format clip composée d'images du film « La
Haine » de Mathieu Kassovitz accompagnées d'un remix du
morceau « Funeral Canticle » de John Tavener. La vidéo
est en majeure partie en triptyque et ne suit pas exactement la
chronologie du film. Aucun autre traitement que le triptyque dû au
splitscreen n'a été ajouté aux images du film.
Cette
vidéo est un remake non pas du film de Kassovitz mais du morceau de
Tavener. Ce morceau fait partie de la musique minimaliste mystique :
elle a une dimension très religieuse et n'est composée, à la base,
que de voix. Dans cette œuvre, le remake (ou remix) de ce morceau a
consisté à garder cet aspect religieux tout en y ajoutant une
touche « gangsta » entêtante et menaçante. Bien qu'en
total désaccord avec l'ambiance du morceau original de John Tavener,
cette dernière touche (aussi appelée Trap Music) est, par contre,
en harmonie avec l'esprit du film de Kassovitz. En effet la Trap
Music tient son nom de ce qu'on appelle « the trap »
(dans le sens de « la trappe ») qui est une bouche
d'égout par laquelle les dealers passent pour fourguer leur drogue
dans la rue sans avoir à sortir de chez eux. Quant au morceau de
John Tavener, il illustre l'omniprésence de la mort au sein du
film. Les scènes de « La Haine » sont choisies de façon
à représenter au mieux son ambiance principale et les changements
de scènes sont synchronisés à la musique, de façon à montrer que
les images ne font qu'illustrer la musique, et non l'inverse. D'où
l'aspect vidéo-clip. Plus le morceau progresse, plus les scènes
sont rudes. Le choix du triptyque, lui, est justifié par le lien
religieux et funèbre du morceau : c'est un clin d'œil au
Triptyque de la Crucifixion de Rogier van der Weyden.
Cette
vidéo mêle donc la dimension religieuse de la mort avec la violence
des stéréotypes gangsta, en tentant de n'être ni trop dans l'un,
ni trop dans l'autre.
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