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jeudi 19 décembre 2013

"Remake-moi ça"


Cette œuvre est une vidéo au format clip composée d'images du film « La Haine » de Mathieu Kassovitz accompagnées d'un remix du morceau « Funeral Canticle » de John Tavener. La vidéo est en majeure partie en triptyque et ne suit pas exactement la chronologie du film. Aucun autre traitement que le triptyque dû au splitscreen n'a été ajouté aux images du film.
Cette vidéo est un remake non pas du film de Kassovitz mais du morceau de Tavener. Ce morceau fait partie de la musique minimaliste mystique : elle a une dimension très religieuse et n'est composée, à la base, que de voix. Dans cette œuvre, le remake (ou remix) de ce morceau a consisté à garder cet aspect religieux tout en y ajoutant une touche « gangsta » entêtante et menaçante. Bien qu'en total désaccord avec l'ambiance du morceau original de John Tavener, cette dernière touche (aussi appelée Trap Music) est, par contre, en harmonie avec l'esprit du film de Kassovitz. En effet la Trap Music tient son nom de ce qu'on appelle « the trap » (dans le sens de « la trappe ») qui est une bouche d'égout par laquelle les dealers passent pour fourguer leur drogue dans la rue sans avoir à sortir de chez eux. Quant au morceau de John Tavener, il illustre l'omniprésence de la mort au sein du film. Les scènes de « La Haine » sont choisies de façon à représenter au mieux son ambiance principale et les changements de scènes sont synchronisés à la musique, de façon à montrer que les images ne font qu'illustrer la musique, et non l'inverse. D'où l'aspect vidéo-clip. Plus le morceau progresse, plus les scènes sont rudes. Le choix du triptyque, lui, est justifié par le lien religieux et funèbre du morceau : c'est un clin d'œil au Triptyque de la Crucifixion de Rogier van der Weyden.
Cette vidéo mêle donc la dimension religieuse de la mort avec la violence des stéréotypes gangsta, en tentant de n'être ni trop dans l'un, ni trop dans l'autre.